« Be Natural, l’histoire inédite d’Alice Guy-Blaché », un film documentaire réalisé par Pamela B. Green et raconté par Jodie Foster
J’en avais vu des extraits et j’ai failli le rater. Il est à l’affiche jusqu’à mardi prochain. C’est l’histoire exaltante de la première femme réalisatrice et scénariste de l’histoire du cinéma.
Alice Guy nait le 1er juillet 1873, à Saint-Mandé dans le Val de Marne. Elle est élevée par ses grand-parents suisses, à la frontière française et rejoint, à l’age de quatre ans, ses parents installés au Chili. Un pays qui va forger son imaginaire. Mais on la renvoie très tôt en France pour y finir sa scolarité et passer son diplome de sténographe.
Elle trouve un poste de secrétaire, métier alors réservé aux hommes, qui va sceler son destin : à tout juste ans, elle entre au Comptoir Général de la Photographie à Paris. Son patron, Léon Gaumont. C’est l’occasion pour la jeune femme de se passionner pour une nouvelle invention LE CINEMA, et elle découvre la première caméra de cinéma, le Kinétographe.
En mars 1895, les Frères Lumière donnent à Paris la première projection de « La Sortie de l’Usine Lumière à Lyon ». C’est une révélation. Encouragée par Léon Gaumont qui l’a nomme directrice des studios Gaumont, elle se lance dans l’aventure et tourne en 1896 un premier film, très court, « La Fée aux choux » . Elle a à peine 23 ans, elle a du talent, c’est la première femme cinéaste de l’histoire du cinéma.
En 1906, elle réalise un film que l’on peut qualifier de « premier plepum du cinéma », elle dirige 300 figurants. Un exploit.
En 1907, elle épouse Herbert Blaché, un cadreur des studios Gaumont d’origine britannique et devient Alice Guy-Blaché. Le couple s’installe aux Etats Unis, près de New-York.Alice fait une pause et donne naissance à deux enfants.
Puis l’aventure continue. Elle fait construire un studio en 1910, à Fort Lee dans le New Jersey et lance sa société de production, la Solax Film Co. Rien ne l’arrête. Sa devise « Be Natural » « Soyez Naturel ». La Solax devient l’une des plus grandes maisons de production des États-Unis juste avant l’émergence d’Hollywood. Elle devient la première femme réalisatrice des Etats Unis.
Elle va produire un film par semaine. Des westerns, des mélodrames, The Lure (1914) qui évoque sur la traite des blanches, Résultats du féminisme, un film qui montre l’organisation domestique inversée : les hommes à la cuisine et aux couches à changer, et les femmes confortablement allongées sur des sofas. Elle compte des centaines de films à son actif.
Elle fait la une des journaux en devenant la femme la plus riche des Etats Unis.
Mais le vent tourne en 1920. La Solax va mal et elle doit vendre ses studios pour éponger ses dettes. Rentrée en France après son divorce, elle peine à trouver sa place dans l’industrie du cinéma français. Elle a 52 ans et est presque ruinée.
Elle retourne aux Etats Unis en 1927 pour tenter de retrouver ses films, mais tout a disparu. Elle trouve des petits boulots, écrit des contes pour enfants et donne des conférences sur le cinéma.
Elle décède en 1968 dans le New Jersey, à l’âge de 95 ans.
Son oeuvre est tombée dans l’oubli. Qui avait déjà entendu parlé d’elle ?
Je vous conseille vivement d’aller voir ce film inédit.
Vous pouvez aussi écouter le documentaire *Qui est Alice Guy » sur France Culture , son histoire, ses interviews.
Passionnant ! Et oui, je ne connaissais pas !
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